Soutenance de thèse : Comportements alimentaires et mobilité au Néolithique

Article publié le 14 mars 2022 | Catégorie(s) : Les recherches des membres

Léonie Rey soutiendra sa thèse de doctorat intitulée « Comportements alimentaires et mobilité au Néolithique. Analyses biogéochimiques multi-proxies de restes bioarchéologiques de la vallée de l’Yonne (Ve millénaire av. J.-C., France) » le jeudi 14 avril 2022 à 14h30 à l’Université de Bordeaux, Bâtiment B6, Amphi 1 (Allée Geoffroy Saint Hilaire, 33615 Pessac)

Cette soutenance pourra également être suivie en ligne par ZOOM via ce lien :

https://u-bordeaux-fr.zoom.us/j/82456946606?pwd=VEhyRWh6THY1V2hveXA4bUIyS3NmQT09

(ID de réunion : 824 5694 6606 ; Code secret : 168432)

 

Utilisant l’alimentation comme vecteur de compréhension de l’organisation et des structures sociales des premiers agropasteurs néolithiques, ce travail se concentre sur le sud-est du Bassin parisien dont le contexte archéologique (nombre exceptionnel de sépultures datées du Néolithique, 4800 à 4000 cal BC) est particulièrement riche et bien documenté. Dans ce cadre, 180 humains et 74 animaux ont été analysés par différents marqueurs isotopiques et élémentaires (δ13C, δ15N, δ34S du collagène osseux et dentinaire, δ15N des acides aminés spécifiques du collagène osseux, 87Sr/86Sr, Sr/Ca et Ba/Ca de l’apatite de l’os et de l’émail dentaire par ablation laser) afin de reconstituer les schémas alimentaires et de mobilité en lien avec les paramètres biologiques et funéraires de ces individus. Les résultats montrent, entre autres, une alimentation riche en protéines animales, notamment issues de l’exploitation bovine (viande et produits laitiers) et porcine, sans distinction selon le type de traitement funéraire ou l’attribution culturelle. En revanche, des différences entre les sexes et en fonction de l’âge sont mises en évidence et pourraient être en lien avec la division sexuelle des tâches et une origine exogène des femmes. La combinaison des proxies et le développement de méthodes novatrices, sur un large corpus, permet de discuter des avantages et des limites d’une telle approche, offrant de nouvelles perspectives prometteuses. La mesure par ablation laser du strontium isotopique (87Sr/86Sr) et des éléments traces (Sr/Ca et Ba/Ca vs Mn/Ca, U/Ca et Mg/Ca) réalisée pour la première fois sur près d’une centaine d’individus permet notamment, par la création d’un nouveau protocole de traitement des données, d’éliminer des zones diagénétiques dans l’émail dentaire et de suivre à une échelle très fine les modifications alimentaires et de mobilité au cours du temps sur une période de vie précise de l’enfance.