Manger, boire, parer, parfumer pour l’éternité

Du jeudi 15 novembre au vendredi 16 novembre 2018
La Rochelle

Depuis sa fondation, la vie du Gaaf est rythmée par l’organisation d’une Rencontre thématique annuelle. En parallèle de ces colloques, l’association invite désormais ses membres et ses sympathisants à prendre part à des journées d’études plus informelles : les Rendez-vous. Pour les inaugurer, le Gaaf s’est associé au programme ANR MAGI en 2016 pour organiser un cycle de deux journées d’études et un colloque sur le thème suivant :

Manger, boire, parer, parfumer pour l’éternité. Les offrandes biologiques pour les morts du Néolithique à l’époque moderne.

10 novembre 2016 : Journée d’étude à l’Université de Bretagne Sud (Lorient) : Substances aromatiques, cosmétiques et magico-médicinales pour les morts (Télécharger le programme).

10 mars 2017 :  Journée d’étude à Aix-Marseille Université : Le banquet funéraire et les offrandes alimentaires (Télécharger le programme).

15-16 novembre 2018 : Colloque à l’Université de la Rochelle : La fleur, le cochon, le flacon et le cadavre : écofacts et artefacts en scénographie funéraire (Télécharger le programme).

Argumentaire scientifique

En archéologie, les rituels funéraires sont toujours complexes à appréhender, à restituer et à comprendre. Les travaux engagés sur cette thématique depuis quelques décennies ont mis en évidence la complexité des cérémonies au sein desquelles la création de la sépulture n’est qu’une étape. Les autres phases du rituel, comme la préparation du corps, le traitement des restes du bûcher en cas de crémation, les rituels funéraires et commémoratifs, sont souvent mal documentés tandis que les substances organiques ont rarement survécu à l’épreuve du temps. Parmi celles-ci, les offrandes biologiques (végétales/florales, alimentaires, cosmétiques, aromatiques, médicinales et magico-thérapeutiques…) posent de nombreux problèmes d’identification et d’interprétation dans le cadre des funérailles ou des commémorations. La manipulation, la consommation, le dépôt de matériaux et produits biologiques sous forme de libation, d’ornement (tapis de fleurs, couronnes végétales, etc.) ponctuent les funérailles et célébrations, avec une gestuelle codifiée où les liquides comme les larmes, le sang, le lait, le vin, l’huile, le parfum coulent pour le défunt tandis que les dépôts alimentaires peuvent être très diversifiées (œufs crus ou cuits, pains, galettes, bouillies, oiseaux crus ou cuits, parts de viandes, ragouts, etc.). Parfois, ce sont des fac-similés en terre cuite qui remplacent de manière symbolique les aliments tandis que des vases à parfum déposés dans la tombe ont pu ne jamais en contenir comme l’attestent différentes campagnes d’analyses de contenus. Un grand nombre des dépôts relève de la sphère biologique. Leur identification est un défi relevé depuis quelques décennies dans le cadre de travaux interdisciplinaires. Les frontières de l’indiscernable reculent ainsi par l’exploration de nouveaux protocoles interdisciplinaires. Au-delà de l’identification des substances biologiques, cette rencontre scientifique s’intéresse aux problématiques liées à leur préparation, aux gestes associés à leur dépôt et à la scénarisation des espaces funéraires.

Les différentes sources littéraires, épigraphiques et iconographiques seront croisées avec les données archéologiques et archéométriques afin d’arriver à une meilleure compréhension de la place des matériaux et substances biologiques dans les pratiques funéraires du Néolithique à la période moderne.

Ces trois manifestations scientifiques feront l’objet d’une publication de synthèse en 2022.

Comité d’organisation : Dominique Frère (UBS, Témos), Laurent Hugot (CRHIA, ULR), Solenn de Larminat (chercheur associée CCJ), Laurence Tranoy (LIENSs, ULR).

Pour de plus amples informations : colloquelarochelle2018@gmail.com