Journée d’étude : Des morts privés de funérailles

Article publié le 20 janvier 2022 | Catégorie(s) : Événements

Journée d’étude organisée par :
— Aurore Schmitt (CNRS, UMR 5140 Archéologie des Sociétés Méditerranéennes)
— Elisabeth Anstett (CNRS, UMR 7268 Anthropologie bio-culturelle, Droit, Ethique et Santé)

 

Les pratiques mortuaires qui n’incluent ni funérailles, ni sépulture, méritent une attention particulière. En effet refuser l’accès à des funérailles témoigne de la disqualification de certains individus selon leurs statuts, les circonstances de leur mort ou certains de leurs actes, ce qui apporte des informations essentielles sur le fonctionnement des sociétés d’hier à aujourd’hui.
Ainsi les historiens et les anthropologues sociaux ont montré que certaines sociétés privaient les esclaves de funérailles, cependant que d’autres traitaient la dépouille des suicidés de façon discriminante, et que pour d’autres encore le cadavre des criminels ou des vaincus de la guerre devait être simplement jeté aux ordures après leur mise à mort. Et, la question du sort fait aux enfants mort-nés continue de faire couler beaucoup d’encre signalant la difficulté à statuer sur la nature véritablement funéraire du traitement de leur dépouille.
Par ailleurs, en contextes archéologiques, s’il est admis, qu’un dépôt de restes humains n’est pas systématiquement le fruit d’un traitement funéraire, il n’y a eu, à ce jour, que peu de tentatives pour référencer et comparer de façon ordonnée les pratiques mortuaires qui privent certains individus de funérailles. Le fait que ce pan de recherche ait tardé à se développer est dû à plusieurs causes. Il est d’une part probable qu’un traitement non-funéraire des dépouilles a moins de chance de produire des traces matérielles exploitables par les archéologues, mais ce retard pose aussi le problème de l’identification des traitements qui ne sont pas funéraires à partir de données archéologiques.
Cette troisième journée d’étude qui fait suite aux deux journées réalisées à Montpellier en juin 2021 et consacrées à la privation intentionnelle de funérailles, se propose de poursuivre notre réflexion interdisciplinaire et diachronique sur l’absence de traitement funéraire en se focalisant sur des modalités problématiques de mise en terre, et en questionnant leurs enjeux.

 

Inscription préalable obligatoire : sansfunerailles@gmail.com
(En présentiel uniquement)

Date : lundi 21 mars 2022

Lieu : Marseille, Facultés des sciences médicales et paramédicales, Campus Timone, Bâtiment pédagogique, 27 blvd Jean Moulin

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