Colloque de la SHN « La naissance au risque de la mort, d’hier à aujourd’hui »
6e colloque de la Société d’Histoire de la Naissance :
« Qui va à la vie, va à la mort… », ce vieux proverbe exprime bien la redoutable proximité qui existe entre le moment de la naissance et celui de la mort. Autrefois, ce voisinage paradoxal était clairement pressenti et assumé. De nombreux rites, traditions populaires et dictons anciens attestent de la peur de l’enfantement et du danger qu’il fait courir à la mère et à l’enfant. Mort de la mère qui ne verra pas grandir son enfant, mort-né qui n’a pas eu le temps de naître, mort du nouveau-né qui n’a pas eu le temps de vivre.
Comment nos ancêtres préparaient-ils à la maison ce dangereux moment de passage qu’est la naissance ? Comment les familles et les soignants supportaient-ils le deuil d’une mère, d’un bébé ou des deux à la fois, surtout quand il survenait plusieurs jours après l’accouchement, alors qu’on croyait que tout s’était bien passé ? On quantifiera ces morts précoces et on étudiera les conditions dans lesquelles elles ont baissé peu à peu.
Aujourd’hui, cette surmortalité des mères et des nouveau-nés est toujours une réalité dans certains pays en développement. Alors que dans nos maternités modernes, où la médicalisation est censée écarter tout risque fatal, il semble que la possibilité de la mort maternelle, néonatale ou périnatale soit occultée. La lutte des soignants pour faire baisser la mortalité des mères et des nouveau-nés a été un long combat qui a légitimé peu à peu les avancées et les contraintes de la médicalisation de la naissance.
Quand ces morts surgissent aujourd’hui, comment sont-elles gérées par les personnels des maternités naturellement tournés vers la vie ? Comment les proches vivent-ils ces deuils ? Comment les couples endeuillés peuvent- ils se reconstruire, voire envisager de mettre en route une nouvelle grossesse ? Nous reviendrons sur les changements historiques récents qui ont fait peu à peu cesser l’évitement traditionnel et ont permis une prise en charge contenante et chaleureuse par les personnels hospitaliers et aussi par les nouvelles associations d’endeuillés. Il s’agit en effet de réintroduire de l’humanité dans la prise en charge de ces morts peu fréquentes, afin de retisser l’étoffe parentale qui permettra au couple d’aller de l’avant avec les enfants survivants ou avec ceux qui pourraient naître plus tard.
La première journée du colloque sera consacrée à l’histoire des accouchements catastrophes ; le deuxième jour, nous entendrons des témoignages et des analyses de soignants, de psychologues, de sociologues et de parents.
Dates : Du samedi 17 septembre 2016 au dimanche 18 septembre 2016
Lieu : Paris, Ecole de puériculture, Boulevard Brune
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