28e Journées scientifiques de la Société d’Ecologie Humaine

Article publié le 9 février 2018 | Catégorie(s) : Événements

Homo futurus : quelles évolutions biologiques pour l’espèce humaine ?

Deuxième annonce et appel à communication ouvert jusqu’au 25 février

L’accumulation exponentielle des innovations technologiques, notamment dans le domaine médical, et des perturbations environnementales propulse l’humanité dans un avenir incertain, dont la direction sur le long terme est impossible à définir, et même à imaginer, faisant de la futurologie une science-fiction hautement spéculative et hasardeuse. L’évolution biologique de notre espèce (modifications morphologiques et génétiques), en cours depuis des millions d’années, se poursuit dans ce contexte bien qu’elle soit moins spectaculaire et, a priori, moins imprévisible que l’évolution culturelle. Comme toute espèce, l’Homme n’a cessé d’évoluer au cours du temps par sélection naturelle, mutation, hybridation, sous l’effet de processus génétiques contraints (phylogénétique) et par adaptation. Avec la maîtrise du feu qui permet, par exemple, de réduire les parasitoses, la construction d’habitat qui modifie les données de la sélection naturelle, l’émergence de l’agriculture qui transforme l’alimentation et, par-là, certaines caractéristiques morphologiques ou, plus récemment, les progrès de la médecine, la part du culturel dans l’adaptation de l’Homme n’a cessé de croître. Parallèlement, les pressions environnementales persistent et varient : certaines maladies infectieuses ou chroniques disparaissent, d’autres, potentiellement à diffusion mondiale, émergent, les pollutions se multiplient et les perturbateurs se diversifient.

Les 28èmes Journées Scientifiques de la Société d’Ecologie Humaine ne se focaliseront donc pas sur les questions futuro-techniques habituelles, mais s’interrogeront sur la trajectoire proprement biologique, phylogénétique, que pourrait suivre l’humanité pendant les prochains millénaires, y compris bien sûr sous l’impulsion des biotechnologies appliquées à notre organisme. Les nouveaux environnements d’origine anthropogénique, avec leurs contraintes écologiques, constituent des pressions de sélection tout aussi fortes que les forçages climatologiques du passé. Ces pressions s’exercent sur l’alimentation, l’état de santé, la démographie, l’accès aux ressources, l’économie, les capacités cognitives et bien d’autres domaines. Les êtres humains, en modifiant leur environnement, influencent directement leur propre évolution, selon des interactions dont l’amplitude est mal connue. L’étude des records sportifs montre que certaines limites indépassables, liées à notre physiologie, sont en passe d’être atteintes ; de la même façon, rien ne montre de véritable amélioration dans les capacités cérébrales humaines depuis que l’on dispose d’archives écrites. Dès lors, les contraintes évolutives conduisant à des performances physiques et intellectuelles supérieures ne peuvent agir que par une transformation somatique et neuronale agissant sur le très long terme (à l’échelle du million d’année si l’on considère l’anatomie des hommes fossiles), à moins que des interventions directes, génomiques ou physiques, qui par définition ne pourront toucher qu’une minorité d’individus, ne conduise à une humanité séparée en deux, avec la création d’une caste d’«augmentés» qui dominerait la masse des gens ordinaires. Une réflexion éthique sur cette futurologie biologique est donc plus que jamais nécessaire. Ces 28èmes Journées scientifiques de la SEH associeront par conséquent la génétique et l’épigénétique, la paléoanthropologie, la médecine, la démographie, l’économie, l’écologie, l’anthropologie biologique et culturelle, l’ingénierie, la futurologie, la philosophie ainsi que le monde des arts et des lettres.

Dates : Du jeudi 28 juin 2018 au samedi 30 juin 2018

Lieu : Nice, faculté de médecine

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