Journée d’études « Pendre, suspendre et dépendre » (Moyen-Âge, époque Moderne)

Article publié le 8 janvier 2016 | Catégorie(s) : Événements

Table-ronde organisée par Mathieu Vivas et Martine Charageat.

Pendu haut et court jusqu’à ce que mort s’ensuive… tels sont les mots qui souvent s’imposent à l’imaginaire lorsque condamnation rime avec pendaison. Dans son acception générale, pendre signifie passer la corde au cou d’un condamné à mort et, en le laissant gigoter au bout de celle-ci, l’abandonner à une suffocation létale. Pour les époques médiévale et moderne, la pendaison ne saurait toutefois se réduire à cette unique définition. En effet, pour l’historien des textes et des images, si la justice peut faire pendre un criminel vivant, elle peut également faire suspendre son cadavre ou des morceaux de celui-ci. Parce que le rituel public de la pendaison ancre le châtiment dans le champ de l’infamia juris et de l’exemplarité judiciaire, il convient de s’interroger sur les subtiles différences de sens entre les actes de pendre et de suspendre. Recouvrent-ils des instruments et des objectifs similaires ou différents ? Et qu’arrive-t-il au corps qui se balance à la potence ? Entre réhabilitation officielle et prorogation de l’outrage, il conviendra de se demander si la dépendaison est le nécessaire corollaire de la pendaison. Si les multiples modalités du couple pendaison-dépendaison peuvent être étudiées grâce aux sources écrites et figurées, qu’en est-il des données de terrain ? Les archéologues et les archéo-anthropologues ont-ils assez de matière pour renseigner la pendaison médiévale et moderne ? À l’heure du développement des sciences forensiques, les apports de la médecine légale et des criminologues, entre crime, suicide ou jeu érotique peuvent sans doute apporter un éclairage pertinent quant aux problématiques émergentes centrées sur les marqueurs archéologiques de l’activité judiciaire.

Regroupant des chercheurs issus d’horizons divers, la journée d’étude invitera à la confrontation de données. Entre réalité de terrain, objectif judiciaire, représentation sociale et fantasme populaire, les présentations de cas et les discussions dresseront les contours d’une recherche interdisciplinaire.

Date : lundi 15 février 2016

Lieu : MSHA, salle Jean Borde, 10 esplanade des Antilles, 33607 Pessac

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